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Vincent Seclin
13 octobre 2016

Ciao England

Lundi dernier, je me suis rendu à Barcelone pour y participer à un incentive. En général, ce genre d'événement est considéré comme un moment de détente, où les problèmes de ce monde sont oubliés. Mais en raison de l'actualité un peu particulière, nous avons bien évidemment discuté du Brexit. La victoire des eurosceptiques a fait l'effet d'un véritable séisme économique dans notre boîte, dont on peine encore à l'heure actuelle à comprendre l'ampleur. Mais ce dont je suis convaincu, pour ma part, c'est que l'Angleterre y perdra des plumes. Mais cela est une autre histoire. En parlant avec certains de mes collègues, je me suis surtout aperçu que pas mal de gens sont apparemment passés à côté de ce qui s'est vraiment joué lors de ce vote. Ils croient que le Royaume a cru aux promesses populistes, et que ce sont forcément les citoyens les moins instruits qui ont conduit à cette sortie brutale de l'Europe. Mais cette idée est en fait tout à fait réductrice : si l'on s'attarde sur les chiffres, cette vision s'avère complètement erronée. Beaucoup d'électeurs ayant un bon niveau de revenus ont en effet opté pour le Leave, pour pouvoir fermer leurs frontières à l'immigration. Et ça n'a en fait rien de surprenant, quand on y réfléchit : on sait depuis longtemps que c'est ce sujet épineux qui influence la plupart des élections de ces dernières années, et ce que ce soit aux Etats-Unis, en France, en passant par le Royaume-Uni. Les études prouvent que durant ce vote, ce sont les citoyens les plus exposés à la diversité de cultures qui ont été les plus europhiles ; et que ce sont les moins exposés qui ont voté pour la fermeture des frontières. Depuis le vote, des tags prônant l'expulsion des polonais sont même apparus sur certaines vitrines : les deux sujets apparaissent comme étroitement liés. Ce n'est donc en rien un vote des hautes classes versus peuple qui s'est déroulé, comme pas mal de journalistes ont tenu à le présenter. La question qui était posée était celle de vivre ensemble ou non, et cette question dépasse les considérations de classe sociale. Marine Le Pen n'est pas issue de la classe ouvrière, pas plus que son père avant elle. En dépit de plusieurs discussions un peu trop animées (et arrosées, aussi) sur ce thème, ce voyage incentive à Barcelone a quand même été une franche réussite. Je vous mets d'ailleurs en lien l'agence qui s'en est occupé : j'ai surtout aimé l'inventivité des activités auxquelles nous avons eu droit au cours de ce trop bref (mais intense) séjour.

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