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Vincent Seclin
1 décembre 2017

L’enrichissement des plateformes modales

L’état des lieux effectué par nos équipes et les différentes consultations que nous avons menées dans le cadre de l’étude nous ont permis de dresser trois scénarios prospectifs que nous avons testé auprès d’un panel d’acteurs regroupant les principaux acteurs de filière automobile, les ministères et collectivités ainsi que les représentants de certains nouveaux entrants du marché de la mobilité, au cours d’ateliers qui se sont déroulés au sein de la DGE. Nous avons présenté successivement ces trois scénarios aux acteurs présents pour que ceux-ci jugent de leur plausibilité, de leur faisabilité, de l’horizon de temps auquel ils seraient susceptibles d’advenir et des leviers probables à actionner pour qu’ils émergent. La légitimité écologique et sociale du transport public trouve dans l’enrichissement de la palette de ses offres et dans les technologies numériques les moyens d’une réaffirmation forte. Abandonnant le paradigme du transfert modal du véhicule individuel vers le bus, le tramway ou le métro et cessant de se focaliser sur une fausse domination du domicile travail, le couple pouvoirs publics/transports publics se donne les moyens de réussir enfin son entreprise contre « le tout automobile ». Exploitant les big datas et jouant de l’interopérabilité, les opérateurs proposent pour tous types de trajets et tous types de motifs de déplacements un ensemble de solutions optimisées suivant des critères modulables à loisir. Ils obtiennent, pour le faire, à la fois les financements et les outils règlementaires nécessaires et se placent au coeur d’un système de mobilité qui les avait maintenus jusqu’ici en marge. Sur la base du constat fait de l’assez grande prudence tactique et stratégique des acteurs des filières traditionnelles, on peut dériver un scénario « continuiste » dans lequel les nouveaux usages de l’automobile seraient traités comme un enrichissement ou une complexification de systèmes d’usages et d’offres automobiles. Covoiturage et autopartages de divers types sont alors des variantes supplémentaires d’automobilités déjà très contrastées et diversifiées. Les constructeurs et leurs réseaux en facilitent le développement en proposant, en seconde monte et – surtout – en première monte, des solutions technologiques qui facilitent l’inscription des véhicules dans les dispositifs concernés. Lentement, le commerce des véhicules comme les offres d’après-vente intègrent ces dispositifs. Les acteurs font confiance à leurs services, filiales et partenaires pour développer les réponses adaptées. Les constructeurs sont proactifs mais les assureurs, loueurs longue et courte durée, équipementiers, assureurs et spécialistes de l’après-vente jouent tous cette partition et viennent compléter et crédibiliser les offres et solutions développées par les nouveaux entrants.

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