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Vincent Seclin
3 mars 2017

La complexité du secteur maritime

Les liaisons transmanche sont le théâtre d’une compétition complexe où la tension élevée qui se concentre sur le Détroit conduit les opérateurs à baisser des prix qui contraignent par voie de conséquence les autres segments de la liaison transmanche à s’adapter. Les effets de la concurrence sont toujours plus étendus et atteignent les compagnies opérant en Mer du Nord ou dans la partie occidentale de la Manche. L’effet dépressif d’une guerre des prix s’accompagne d’une aspiration des trafics jusque là disséminés sur les autres façades maritimes. A titre d’exemple, la compagnie Trans Europa Ferries (appartenant à un groupe slovène) qui tenait une ligne entre Ostende et Ramsgate a fait faillite en avril 2013. L’arrivée à l’automne des navires armés par une SCOP (Société en Coopérative Ouvrière) sous la marque My Ferry Link a été suivie d’une montée en puissance progressive : après un commencement très modeste, un positionnement commercial adapté à la période de Noël et le lancement de la ligne de fret avec le Nord-Pas-de-Calais mi-février, My Ferry Link (MFL) a augmenté son chiffre d’affaires : la compagnie a transporté au premier semestre près de 340.000 passagers, 85.000 véhicules de tourisme et près de 115.000 pièces de fret, soit environ 7,5 % du marché. Ses parts sur le Transmanche restent modestes en regard des flux générés sur le Détroit mais accentuent la compétition qui existait déjà entre DFDS, qui a enregistré une perte de 15,7 M€ au 1er trimestre, et P&O, qui avait renouvelé sa flotte et retiré un navire (l’European Seaways) du fait des surcapacités. Cette compétition se joue sous la pression croissante du Groupe Eurotunnel (GET). En 2013, le taux de croissance du tunnel se stabiliserait autour de 2 % du fait de la récession économique et des effets de la concurrence en surface. La décision de la Commission européenne estimant que les péages instaurés par le GET étaient trop élevés pourrait entraîner à terme des évolutions tarifaires qui s’ajouteront à la tendance générale qui affecte les prix et réduit les marges de profit.

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